Les conséquences prévisibles de l’incendie au dépôt central d’hydrocarbures de Conakry ne devraient tarder à se faire sentir. Certes l’Etat semble prendre les taureaux par les cornes mais il faut reconnaître que cela nécessite de gros sacrifices surtout avec un pays sous transition où il y a une quasi-inexistance de l’aide des partenaires. Il faut alors se saigner et renoncer à plusieurs recettes. C’est ce qu’a opté le pouvoir de Conakry, apprend-t-on d’une source bien introduite.
En effet, face à cette crise qui profile à l’horizon, l’Etat a refusé catégoriquement que celle-ci ne s’installe pour le bien de sa population. Parmi les premières mesures, l’approvisionnement des stations services à travers la Sierra Leone voisine à partir d’où, ce depuis quelques jours, des hordes de camions citernes se relaient à destination de Conakry et l’intérieur du pays notamment en sa partie Basse côte pour ne pas que l’or noir soit en rupture et surtout barrer la route aux spéculateurs qui voulaient mettre cette période a profit pour se sucrer sur le dos de leurs compatriotes. Pour le moment, la situation est sous contrôle, dit-on.
Par ailleurs, une mission vient de séjourner en Côte d’Ivoire et la moisson, tenez bien, 50 millions de litres de produits pétroliers négociés avec Abidjan pour continuer à soulager la population notamment du sud de la Guinée et une partie de la Haute Guinée. La ville de Yamoussokoro a été privilégiée par les autorités pour amoindrir le coût du transport. Tout ceci, avec un autre sacrifice non des moindres. Selon notre source, la marge du prix d’achat a été majorée mais l’Etat semble être prêt à tout pour protéger la population. Alors la question, faut-il procéder à un réajustement du prix du litre à la pompe ou faut-il que l’Etat prenne sur lui la marge c’est-à-dire opter pour une subvention? C’est le choix cornélien qui se dresse au pouvoir de Conakry. À savoir que le litre d’essence se négocie entre 815 à 875 FCFA. À combien, la mission guinéenne l’a obtenu? Notre interlocuteur n’a levé le secret laissant certainement le soin aux voies les plus autorisées au moment venu.
Outre ces départs de la Sierra Leone et bientôt de la Côte d’Ivoire, les négociations seraient en cours avec le Sénégal pour servir le corridor Moyenne Guinée et une partie de la Haute Guinée.
Pour finir, notre interlocuteur a laissé entendre qu’avec la situation politique en cours marquée par la rareté des recettes, une multiplicité des exigences et la pression sociale, l’Etat ne peut se donner pendant longtemps le luxe de subventionner peu importe son profond souci de soulager sa population. Alors avec une telle situation, chacun devrait s’apprêter à resserrer sa ceinture.