Le procès sur les massacres du 28 septembre a repris ce matin du lundi 10 juillet au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry avec des révélations troublantes. A la barre, le célèbre capitaine Marcel Guilavogui ex-membre de la garde présidentielle de Moussa Dadis Camara chef de la junte militaire au pouvoir au moment des douloureux évènements du 28 septembre.
D’entrée, Marcel Guilavogui a plaidé son avocat Maître Bérété d’accepter de rester dans la salle alors que ce dernier venait de menacer de quitter l’audience s’il ne lui était pas permis de s’entretenir avec son client bien avant avant tout débat. ”Me Bérété doit être dans la salle, il ne doit pas partir, je suis à ma 14ème année et deux mois de prison, monsieur Bérété vous êtes un grand avocat et je vous ai choisi comme mon père, je voudrais la sagesse que vous aviez gardée pendant ce temps vous revienne, je vous prie à l’amour de Dieu de rester dans la salle. Ainsi la vie, quand tu es devant le feu il faut continuer à te battre pour la route soit déblayée”
Poursuivant, Marcel qui avait perdu sa langue à sa première comparution devant le tribunal se dit prêt à livrer sa part de vérité. ”Du silence à la vérité, je suis un militaire stratégique, je demande toutes mes excuses au tribunal criminel, aux avocats de la partie civile et ceux de la défense de n’avoir pas dit ma stratégie pour la manifestation de la vérité. Elle (la stratégie) est purement militaire, le triangle pointe en avant, base en arrière car c’est le terrain qui commande le combattant. Je demande excuse au peuple digne de Guinée de mon silence que d’autres ont profité aux autres de me peindre en noir alors que je suis tout blanc. Cette stratégie m’a permis de vivre aujourd’hui et aussi à connaitre le visage de chacun, j’ai décidé de dire la vérité que la vérité” a déclaré le jeune capitaine.
Parlant du pouvoir du capitaine Dadis Camara, Marcel se déclare comme ”la clé du pouvoir de Dadis et Toumba était la porte principale” tout en ajoutant être choqué de voir son patron Dadis rabaissé ici à la barre mais, s’est-il adressé à son patron co-accusé, ”vous m’aviez trahi, tu as suivi une idée de machiavel qui ne vous a pas servi. Je n’accuse pas le président Dadis, il est responsable que ses avocats prennent note”.
Au moment où nous allions sous presse, le capitaine Marcel Guilavogui continuait sa narration des faits avec de grosses révélations sur la prise du pouvoir et sa gestion sous CNDD.