Monsieur le nouveau Premier ministre Bernard Goumou, je suis un journaliste, j’espère ce qu’il y a encore de mieux en ces temps bizarres. Je ne suis pas un laudateur, et j’exprime toujours mes convictions. Souffrez que chaque semaine, je vous donne mon avis, mes conseils pour la bonne marche de cette transition. Je vous dirais toutes mes vérités chaque semaine car comme ‘’nos ancêtres les Gaulois’’, je n’ai peur que d’une chose, c’est que le Ciel ne me tombe sur la tête.
Monsieur le Premier ministre, le 5 septembre 2022, hier donc, a marqué un an, jour pour jour, l’arrivée du CNRD dans la conduite des affaires de l’Etat avec à sa tête le colonel Mamadi Doumbouya. Cela fera moins d’un mois que vous avez été porté aussi à la tête du gouvernement, en remplacement de Mohamed Béavogui qui aura pour ainsi dire montré ses limites. N’arpentez pas alors le même chemin que lui, car à y voir de près, l’on se demande bien quels sont les actes qu’il a posés en tant que Premier ministre. Evitons donc de se donner des nœuds au cerveau ici, retenons que nul ne le regrette, ni le CNRD, ni la population, et chose curieuse, son nom commence déjà à être gommé de l’histoire de ce pays, passage fugace et sans traces notables, oblige.
Vous avez donc l’obligation de marquer votre passage. Vous avez l’obligation de corriger les dysfonctionnements constatés et j’imagine bien que c’est une des raisons qui a poussé le colonel Mamadi Doumbouya à vous porter sa confiance parmi tant d’autres. Faites œuvre utile et rendez service à cette population.
Faites en sorte que les notions anti libertés individuelles et collectives, teintées de scandales de tout genre du passé s’arrête, attelez-vous à nettoyer les écuries d’Augias que constitue l’Administration publique avec tous ces faux diplômés venus de la diaspora, jouez une grande participation dans le pardon et la réconciliation entre tous les fils de ce pays qui ne demandent en réalité que cela. Appuyez le CNRD dans le chemin vers l’organisation d’élections libres, transparentes et dont les résultats seront acceptés par tous.
A la nomination de Mohamed Béavogui, une bonne partie du peuple a poussé un ouf de satisfaction même si bon nombre de Guinéens sont restés impassibles, et attendaient de voir les actes pour s’enthousiasmer. En tout cas, sous son magistère, ces derniers ont vu, nous avons vu. Le cheval gagnant annoncé est arrivé avec un pied cassé. Et au lieu de prendre la direction tant souhaitée par le peuple dans l’urgence de la situation, le cheval annoncé a pris le contre-pied parfait. Disons le tout net, les Guinéens malgré leur impatience n’attendaient pas le salut avec Béavogui qui avait pourtant une lettre de mission bien définie, mais au moins un changement de direction et un véritable paradigme. Hélas.
Le casting qui devait servir la Nation l’a plutôt plongé dans les clivages. On nous a présenté des “brigands” diplômés comme responsables à quelques niveaux que ce soit et j’en passe. Ça ressemblait bien à une période révolue mais anyway.
Avec l’ancien Premier ministre, les premiers actes ont été bien ceux de la refondation. Refondation de l’incohérence, de ceux qui ont été ennemis des valeurs de la nation hier, refondation avec son lot de changements pour parquer des amis dits techniciens en tout genre dans des postes ‘’juteux’’.
Le modèle qui devait venir du système des Nations unies était devenu une chanson que seul lui avait le bon tempo. Avantages faramineux, des directeurs généraux missionnaires excessifs pour eux et une misère toujours grandissante pour le peuple et les masses qui triment.
En pareilles circonstances, le peuple ne pouvait que désespérer petit à petit.
Monsieur le Premier ministre, si vos propres concitoyens envient des gouvernements de pays voisins, c’est en partie pour la qualité de leurs castings de gouvernance, mais surtout la constance dans leurs positions et le courage de leurs décisions. Le louvoiement n’a plus sa place dans cette période, ayez donc le courage de ‘’faire’’ ou de vous faire ‘’faire’’. Et si vous n’arrivez pas à vous décider, vous serez évidemment le sacrifice d’intérêts aux antipodes de ceux de votre peuple, car n’oubliez jamais que vous êtes aussi un fusible.
N’écoutez pas les bras officieux qui tirent les ficelles, ils ont d’autres intérêts que votre réussite et le salut du pays. D’ailleurs peut-être que votre présence même sert juste à gagner du temps. Ni la situation ne les intéresse, ni le peuple, mais le pouvoir est leur objectif et ils sont prêts à tout pour celà.
N’écoutez pas non plus ceux qui vous disent que les critiques, les alerteurs sont des jaloux, des haineux, des gens du régime déchu… La même erreur du passé. Oui il ne faut pas se le cacher, ceux qui ont été déchus travaillent à ne pas s’effondrer. Et c’est de bonne guerre. Et d’ailleurs, ils ne resteront pas les bras croisés, c’est de bonne guerre. Mais à côté, il y a des citoyens sincères qui attendent toujours et qui croient en ce pays et en ses hommes malgré tout. Sauf votre respect, monsieur le Premier ministre.
A la prochaine pour d’autres vérités et conseils sur cette même page, ce n’est qu’un début, mais mon fils Canal a sommeil et il ne dort jamais sans ma présence.
Abdoulaye SANKARA MACO
#Le titre est de ACCENT GUINÉE donc n’engage pas le signataire