La semaine dernière, la cour suprême s’est essayée dans la résolution de la crise qui secoue la justice guinéenne troublant ainsi le bon fonctionnement de tout l’appareil.
Il s’agissait pour cette haute juridiction qui aurait été à cet effet mandatée par le premier magistrat du pays, le Président de la transition, de jouer sa partition, en usant de sa posture de la plus haute instance judiciaire du pays, qui lui confère une certaine respectabilité, pour mettre le holà au bras de fer engagé entre l’association des magistrats de Guinée et le Garde des sceaux, Mister Charles Wright.
Pour rappel, c’est un conflit sans cesse reporté qui a fini par éclater, suite à la suspension, dans les conditions qui interrogent, du juge Moussa Camara du tribunal de première instance de Labé et du substitut du procureur de la république près la même juridiction.
L’association des magistrats de Guinée (AMG), avait donc là, l’occasion pour ramener sans management à l’ordre, son le fougueux ministre de la justice et des droits de l’homme, Charles Wright.
C’est bien dans ce contexte atrabilaire de crise multiforme qui plombe, quoiqu’on dise, l’appareil judiciaire guinéen, que le premier Président de la cour suprême a été sollicité pour tenter de calmer le jeu. Ainsi amener les camps ennemis à se reprendre. A se surpasser dans une ambiance de confraternité, étant tous des hommes en robe.
C’était sans savoir que chaque camp vit dans un monde antagoniste et voit l’autre non plus comme un adversaire à vaincre mais comme un ennemi à abattre. Eh oui, tout laisse à le croire.
Charles Wright et ses anciens copains qui président aux destinées de l’AMG, ont décidé de ne se faire aucun cadeau. Ils ne s’en cachent guère, et se vouent une grande inimitié. Egos surdimensionnés, de part et d’autre ! Un dialogue devenant ainsi impossible.
Le médiateur est appelé à briser ce mur de méfiance. Ce qu’il ne réussira pas. Du moins pour le moment. Les ploucs ont rendu cet idéal à ce jour impossible en faisant ébruiter le rapport qui couvre le ministre de honte (excusez de peu).
Cette conclusion n’est pas exagérée quand il est demandé, et que cela soit su du grand public, à un ministre de rapporter sa décision, tout en démontrant que cette décision est injuste et n’a aucune base légale.
Encore une fois, c’est le comble de l’humiliation dont Charles Wright n’est pas encore prêt à se farcir. Sa réplique sera cinglante, proportionnellement.
Son narcissisme désormais fébrile va l’amener à étendre l’éventail de ses ennemis en dénonçant la démarche du Premier Président de la cour suprême. Une démarche qu’il juge, dans un langage codé, solitaire et totalement décalée des bons procédés.
L’ancien procureur Général, l’apôtre des injonctions, va soutenir ses arguments en s’appuyant sur les mêmes textes, que la rencontre à la cour suprême, a jugée étant violés.
Pour l’opinion, la justice quitte alors le monde du réel pour s’installer dans l’univers des vérités alternatives. On en sort tout estourbi.
Sans détour, la solution se trouve au palais, qui doit siffler la fin de la récréation, après avoir tout tenté pour trouver une solution concertée. C’est à lui seul de mettre fin désormais à cette situation qui n’honore ni son règne pourtant placé sous le signe de la justice, ni le pays dont l’image devrait forcément en prendre un sérieux coup.
Qu’on ne range surtout pas le dossier sous la naphtaline d’un placard et attendre que la crise se dissipe d’elle-même ! A bon entendeur salut !
In DjomaMedia