Déjà sans exagération aucune, “Gouverner Autrement” semble être un creux slogan. Autant la déception est grande, autant l’opinion dans sa majorité s’étonne de la vraie/fausse volonté du Chef de l’Etat à trancher définitivement avec l’ancienne gouvernance
En lieu et place d’une rupture attendue, Alpha Condé semble manquer de courage. De par la structure gouvernementale 37 portefeuilles dont un secrétariat des affaires religieuses aux premières nominations. On semble partir avec les mêmes. Il faut contenter tout le monde. Du moins ceux qui ont mouillé le maillot. Éternel partage de gâteau pour un semblant partage de prospérité. L’autre slogan virtuellement vendu pour reconquérir l’électorat avant le double scrutin (législatif et référendaire) du 22 mars et la présidentielle du 18 octobre 20-20
Pourtant, avec ce troisième mandat chèrement obtenu beaucoup auraient parié sur une occasion ultime à saisir par l’opposant historique au sommet de ses 82 ans de se rattraper et s’offrir définitivement la possibilité d’être le “Mandela” en sortant le pays des mains de ces perpétuels “e tanan nòma” (c’est eux qui peuvent en langue du terroir, ndlr) alors que l’échec crève les yeux dans presque la totalité des secteurs des dix dernières années. Que dire de la fameuse lutte contre la corruption brandie malencontreusement par l’ancien nouveau premier ministre et qui apparaît comme un poudre de perlimpin. Le président aurait montré un bon signe dans ce sens en ne reconduisant pas par exemple la dame Zenab Dramé dans ses fonctions de ministre de l’enseignement technique et de la formation professionnelle alors trempée dans un dossier de présumé détournement de 200 milliards de nos francs qui n’est pas encore élucidée. Sa reconduction tranche avec Gouverner Autrement. Certainement le proverbe, on ne jette pas le bébé avec l’eau du bain, est passé par le palais Sekhoutoureyah
Pour d’autres avertis, cette série de nominations partielles avec son flot de reconduction pourrait être également vue sous le prisme d’une volonté d’Alpha Condé d’offrir le ticket de sortie à ses lieutenants pour les deux prochaines années d’autant que son premier ministre dit avoir signé un contrat de deux ans. Tout ceci est d’une banalité contraire à la réelle volonté de sortir le pays de sa léthargie