Le lundi 19 février, dans la soirée, le ministre secrétaire général de la Présidence par ailleurs porte-parole de ladite institution le Général Amara Camara entouré de la haute hiérarchie militaires du CNRD apparaît à la télévision nationale et en main un acte. La dissolution du gouvernement de Dr Bernard Goumou est annoncée et les affaires courantes confiées aux Directeurs de cabinet, secrétaires généraux et secrétaires généraux adjoints. Tel est le contenu du décret lu.
Depuis, ça spécule orbi urbi sur les profondes raisons de cet acte du président de la transition. Au-delà du pouvoir discrétionnaire du Chef de l’Etat, l’on apprend que la principale raison ou tout au moins celle qui a accéléré la prise du décret, que le bras de fer entre le désormais ancien Premier ministre Dr Bernard Goumou et le Garde des sceaux ministre de la justice sortant Alphonse Charles Wright serait passé par là.
En effet, de sources bien introduites, le Premier ministre fraîchement rentré le même lundi de Dubaï (marge de la table ronde des bailleurs pour le financement du PRI) aurait pris un acte de suspension de Charles Wright. C’est du Secrétariat général du Gouvernement où l’acte venait d’être engistré que le ministre Wright a été informé. En réaction, séance tenante, Alphonse Charles Wright a menacé de saisir le Procureur général aux fins d’une arrestation du Premier ministre pour entrave à la justice. Une situation qui aurait retentie à la présidence de la République. C’est vraisemblablement la goutte d’eau qui a fait déborder le vase. Paf, le décret de dissolution est pris pour mettre fin à la chienlit administrative entre la Primature et la Chancellerie de la justice. Par extension au dysfonctionnement au sommet de l’Etat. Histoire de sauver les meubles. À la présidence, on parle de prise de responsabilité du Chef de l’Etat pour donner un nouveau souffle à la transition.
En tout état de cause, le Général de Corps d’armée Mamadi Doumbouya ayant repris la main devrait conséquemment se faire entourer d’Hommes susceptibles de répondre aux aspirations légitimes des populations foncièrement éprouvées. C’est en cela et seulement que le coup de force du 5 septembre 2021 contre Alpha Condé pourra se justifier.