5 septembre 2021 – 5 septembre 2024, jour pour jour, trois ans depuis le renversement du président Alpha Condé par le groupement des forces spéciales à sa tête le colonel d’alors Mamadi Doumbouya commandant de ladite unité. Trois ans après beaucoup d’eaux a coulé sous le pont et les Guinéens sont partagés entre optimisme et déception mais c’est selon les avantages que les uns et les autres tirent de la transition.
Des résultats positifs ont été réalisés en si peu de temps notamment dans le domaine des infrastructures routières. D’ailleurs, c’est dans ce domaine que le CNRD est entrain de marquer des points irréfutables à la grande satisfaction de l’opinion. De nouveaux chantiers sont ouverts, d’autres qui étaient en sommeil sont réactivés et bon an mal an sont en phase de finition. Que dire des échangeurs de Kagbelen (Pont Paul Kagamé) et de Km36 ainsi celui de Bambeto en chantier très avancé.
Outre ce domaine, la Guinée semble signer son retour dans le concert des Nations acceptées à l’international avec une diplomatie qui lui permet de s’assoir autour de la table presqu’à tous les grands rendez-vous mondiaux. Les relations avec les institutions régionales et continentales se sont nettement améliorées au point que des opposants au régime de Conakry ”dénoncent” une complaisance de la communauté internationale vis-à-vis de la junte au pouvoir. Le rapatriement des Guinéens dans leur pays dans la dignité et l’honneur est une action à saluer et à mettre au compte du CNRD et du président Doumbouya.
Tout n’est pas rose bien évidemment. En trois ans, un recul est relevé à plusieurs endroits. Il s’agit notamment des questions de droits humains avec des activistes réduits au silence, des médias fermés, de la faible desserte en courant électrique malgré une nette amélioration depuis quelques jours. Aussi, le navire tangue sur le volet politique surtout, qu’on se le dise, une transition est d’abord politique. Certes étouffées et réduites, des voix dissonantes continuent de réclamer sans succès le retour à l’ordre constitutionnel avec la tenue des élections. Le rendez-vous de fin décembre 2024 conclu avec la CEDEAO semble hypothéquer. En tout cas, rien ne rassure qu’il y aura élection à la fin de cette année. Ce, en dépit de l’avant-projet en cours de vulgarisation par le CNT Conseil national de transition qui reste le seul instrument brouillon vers une élection référendaire avant les joutes communales, législatives et présidentielles.
Par ailleurs, la boussole censée orienter toutes les actions est apparemment grippée sur les questions de moralisation dans la gestion de la chose publique. Des parfums de détournement sont dénoncés orbi urbi sans réaction sérieuse et conséquente de l’autorité.
En un mot ou en mille, la situation est mi-figue mi raisin. L’espoir renaît grâce notamment au gigantesque projet Simandou qui va porter un impact social et économique, annoncent les autorités.
Pour ce troisième anniversaire, les autorités ont invité à une union de prières pour le repos des âmes disparues le 5 septembre 2021. Cet anniversaire est célébré sans l’homme fort du pays. Le Général Mamadi Doumbouya poursuit son séjour de travail en Chine en marge du forum sur la coopération Chine – Afrique dont les lampions vont s’éteindre ce vendredi 6 septembre.