Face à la presse ce samedi 21 mai, à la maison commune des journalistes à la Minière, les organisations, Mon enfant Ma vie, F2DHG, Club des jeunes filles leaders, AMALI, GRIF, et d’autres, qui ont opté pour la défense des droits de l’homme notamment celles des femmes, ont dénoncé l‘impunité et les nombreux dysfonctionnements structurels qui minent la chaîne pénale, autour des dossiers de viols et de meurtres dont sont victimes les filles et femmes.
En illustration le cas de feue M’Mah SYLLA, cette jeune femme de 28 ans qui été violée à plusieurs reprises dans une clinique médicale, elle y contractera une grossesse, qui par fini occasionnera son décès. Feue M’Mah Sylla demandera de l’aide à ses bourreaux pour procéder à l’interruption de la grossesse issue du premier viol. Elle subira d’autres viols au cours de ce processus. Plusieurs interventions chirurgicales dans deux cliniques médicales sous-équipées avaient pour but d’étouffer les viols, l’avortement, ainsi que l’incompétence des médecins mis en cause.

“En l’espace de 8 mois d’investigations, le magistrat instructeur a été changé quatre fois. L’État guinéen s’était pourtant engagé à faire juger rapidement cette affaire. L’attente de l’ouverture de ce procès, pour enfin situer les responsabilités des présumés auteurs du décès de Feue M’Mah Sylla, se prolonge donc. Il y’a quelques jours environs un nouveau juge a été saisit du dossier et celui-ci s’apprête en moins d’une semaine à communiquer la procédure au ministère public pour son réquisitoire définitif. A ce stade nous affirmons qu’il est important que cette accélération ne soit en réalité du travail bâclé” dénoncent ces associations par la voix de maître Halimatou CAMARA
Au delà de la lutte contre le viol, ces organisations exigent une administration judiciaire plus protectrice des droits des femmes contre toutes les formes de fautes médicales et de violences obstétricales. “D’autres affaires de viols sont encore réglées à l’amiable en parfaite violation de nos textes nationaux ainsi que des conventions internationales ratifiées par la République de Guinée. Nos organisations continuent d’exiger l’application de nos textes de lois ainsi que des instruments internationaux de protection de la femme contre toutes formes de violences. La justice n’est certes pas un mimétisme à tout point de vue, mais elle implique de s’emparer des bonnes pratiques” ajoute-elle.
Pour conclure ces activistes ont rappelé que l’Etat devrait prendre ces responsabilités pour l’éradication de ce fléau, “nos organisations rappellent le rôle primordial de l’État dans le respect du droit à la vie, à la santé, à l’égale protection de la loi, le droit à la réparation pour les victimes et leurs familles ainsi que de l’accès à la justice ainsi que de sa responsabilité dans la mise en place d’une bonne administration de la justice”
Si toutefois l’Etat guinéen n’agit pas pour mettre un terme à ces cas de viols, ces activistes de défense des droits des femmes comptent user de leur droit pour saisir la cour de la CEDEAO.