L’Afrique semble irrémédiablement renouer avec les coups d’état récurrents dans les années 60 et 70. Alors que la situation de fait au Niger est en cours suite au renversement du président Bazoum, la Guinée, le Mali et le Burkina en transition militaire, le Gabon polarise l’actualité avec un coup d’état annoncé par un groupe de militaires pour le moment non identifiés.
Il s’agit d’un groupe se réclamant des forces de défense et de sécurité réuni au sein d’un comité dit pour la transition et la restauration des institutions qui a fait irruption à la télévision nationale dans la nuit du 30 août pour annoncer l’annulation des élections générales du 26 août et la fin du régime actuel, celui d’Ali Bongo. Ce coup de force intervient quelques heures seulement après que le président sortant Ali Bongo Odimba soit déclaré élu avec 64,27% pour un troisième mandat.
Pour justifier le coup d’état, le CTRI dénonce une gouvernance irresponsable et imprévisible qui se traduit par une dégradation continue du climat social risquant de conduire le pays au chaos. Par conséquent, le comité pour la transition et la restauration des institutions annonce l’annulation des élections générales ainsi que les résultats jugés tronqués, la fermeture des frontières jusqu’à nouvel ordre et la dissolution de toutes les institutions.
En renversant Ali Bongo, les militaires mettent ainsi fin à 56 ans de pouvoirs sans partage de la famille Bongo. Le père Omar de 1967 à 2009 et le fils Ali du décès de son père en 2009 au 30 août 2023.