Les membres du comité national de lutte contre la traite des personnes et des pratiques assimilées, étaient ce vendredi devant les journalistes pour faire le point sur la situation de la lutte contre la traite des personnes en Guinée.
Au cours de cette rencontre, Aboubacar Sidiki Camara, président du Comité National de Lutte contre la traite des Personnes et Pratiques Assimilées a donné l’objectif de cette rencontre. « C’est vrai qu’on ne peut pas se réjouir de la célébration d’une journée qui consacre la violation où les victimes se sentent abandonnées, on ne peut pas imaginer des jeunes filles qu’on recrute, qu’on envoie dans les autres pays, à qui, on promet de lendemain extraordinaire qui se retrouvent priver de leur liberté et qui sont soumises à toutes formes d’exploitation physique comme sexuelle. Ce dont on se réjouit aujourd’hui, c’est cette synergie d’action qui est en train de s’installer entre tous les acteurs. Notre rôle, c’est de maintenir cette synergie d’action pour que la lutte contre la traite des êtres humains soit une réalité dans notre pays », a déclaré Aboubacar Sidiki Camara
Le représentant de l’Office de Protection des Genres, Enfances et des Mœurs (OPROGEM) a donné les chiffres des cas de traite des êtres humains que son service a interpellé au courant de l’année 2020. « En 2020, nous avons réussi à interpeller et déférer 20 cas de traite des personnes dans les différents tribunaux de Conakry et de l’intérieur du pays. Généralement, nous avons nos représentants qui sont infiltrés dans les localités et parfois les parents des victimes ou les victimes elles-mêmes se dirigent vers nous ou les responsables locaux pour nous signaler qu’il y a un cas de traite qui est en train de se produire à tel endroit. Alors, nous mettons tout de suite nos techniques en mouvement pour infiltrer et identifier avant de procéder à l’interpellation. Nous avons aussi interpellé six albinos avec des femmes qui les faisaient promener à travers les rues de Conakry, on les a entendus. Ces femmes ont été aussi déférées au parquet de Dixinn, elles ont été jugées et condamnées, avec l’appui des partenaires, les albinos ont été retournés dans leurs familles respectives », a fait savoir le colonel Amara Sylla
Aïssatou Baldé, présidente du Syndicat national des travailleuses domestiques est revenue sur les statistiques des cas de traite recensés par son organisation. A en croire Aïssatou Baldé, « le syndicat national des travailleurs domestiques a identifié 100 victimes de traite des personnes courant 2020-2021 dans la zone de Conakry et Coyah. La plupart de ces victimes sont des femmes qui travaillaient dans des conditions très difficiles telles que les menaces, les heures de travail excessives, les tromperies, entre autres. Après cette identification, ces victimes ont été référées à l’OIM pour une réintégration. A ce jour, il y a 92 victimes qui ont été réintégrées. Ces femmes ont bénéficié des activités génératrices de revenus telles que la vente des pagnes, les boutiques d’alimentation, la vente des produits cosmétiques, mais aussi des salons de coiffure. Et ces activités ont été choisies par les victimes elles-mêmes. Parmi ces victimes, il y’a aussi des enfants et des jeunes. Ces enfants ont repris l’école et ils ont bénéficié de deux ans pour le moment de paiement de scolarité. On a payé des fournitures scolaires pour eux et leurs parents ont aussi bénéficié des activités pour qu’à la longue ils puissent s’occuper de la scolarité de leurs enfants », a-t-elle souligné.
Bimbirico Barry