Les responsables politiques détenus à la maison centrale de Conakry appellent à une marche blanche avec pour objectif, lit-on, dans la note dont copie nous est parvenue mille prisonniers pour leur opinion. Une note qui fuse 24 heures après la visite du chef de file de l’opposition aux détenus. Ils dénoncent par ailleurs, “l’instrumentalisation de l’appareil politico-judiciaire à des fins d’informations et de représailles d’opposants est devenue une pratique courante pour réduire au silence toutes les voies dissonantes et critiques à l’égard du régime en place”. Lisez
L’appel de Coronthie,
Depuis le 14 octobre 2020, date de la première manifestation contre la modification de la constitution qui a ouvert la voie à un troisième mandat pour Alpha Condé, nous faisons face en Guinée à une chasse à l’homme sans précédent.
Pour leur opinion, celle de refuser et de s’opposer à un pouvoir absolu et usurpé, de milliers de Guinéens sont victimes d’intimidations, de persécutions, d’assassinat et d’incarcération en violation flagrante des instruments juridiques domestiques et internationaux sur les droits humains. L’instrumentalisation de l’appareil politico-judiciaire à des fins d’informations et de représailles d’opposants est devenue une pratique courante pour réduire au silence toutes les voies dissonantes et critiques à l’égard du régime en place.
Face à cette situation de déni de démocratie et d’état de droit, il devient impérieux que toutes les forces vives qui défendent les principes démocratiques acquis au prix d’âpres et de courageuses luttes se réinventent en proposant une nouvelle forme de lutte en phase avec le nouveau contexte d’abus d’autorité et de dictature manifeste. Aujourd’hui en Guinée, quiconque, de façon tranchée et sans équivoque, émet des points de vue en opposition avec celles du pouvoir en place doit être sûr qu’il ira en prison.
Comme disait l’autre même trop ronfler peut vous conduire en prison.
Alors décidons dès lors toutes et tous d’aller en prison, parce la prison commence quand on a plus la liberté de dire et d’exprimer ce que l’on ressent et ce que l’on pense. Au royaume de l’arbitraire et de l’injustice, les hommes hommes honnêtes et dignes élisent domicile en prison.
Une marche blanche doit être annoncée dans les prochains jours, ou tous les mouvements, organisations, hommes politiques, de médias et de culture seront mobilisés avec le “Ne touche pas à mes droits” sinon “Réserve moi une cellule” pour prendre d’assaut les espaces et places publiques avec pour objectif d’inonder les prisons au besoin
Il s’agit de démontrer à ce régime moribond que personne n’a peur de ses prisons de haine et de honte