La zone de Dixinn-Bora n’est-elle pas sous hypothèque ? Cette question inquiète d’autant que les revendeurs avaient fait des études de faisabilité derrière la station shell de la Belle-vue. Le bras de mer qui entre en profondeur dans les terres en marrée haute apporte la brise marine et sa fraîcheur à tous les quartiers environnants; en se retirant, cette marrée aspire l’air chaud et vicié des échappements des gaz de circulation et de la chaleur des concessions. Cette respiration entretient un mini-climat rechercher dans l’ancien temps.
Entre 2015 et 2017 les populations de ces quartiers on vu des prospecteurs sur le terrain, elles avaient manifesté une mauvaise humeur, et c’était à juste raison, elles voulaient conserver cette zone humide pour équilibrer leur environnement.
Les populations de Bonfi-Dabondy n’ont pas été attentives. Elles n’ont que leurs yeux pour pleurer car les mêmes prédateurs avaient vendu leur zone humide qui séparait Gbessia de Bonfi. Dans le passé le bras de mer entrait à plus de 500m dans les terres et se mélangeait aux eaux de ruissellement venant des quartiers hauteurs comme Makia Touré, Carrière et autres. Ce grand marécage s’étendait sur plus de 5 hectares à l’origine. Les populations riveraines ayant grignoté petit à petit les bordures, cela a donné des appétits à des grands prédateurs de l’État. Pourtant, ce marécage d’eau saumâtre qui entretenait une multitude de biodiversités et de plantes aquatiques constituaient une sorte de réserve vivrière pour les populations environnantes. Contrairement à Dixinn-Bora, ce bras de mer de Dabondy a été vendu à un opérateur économique qui en a fait un marché moderne dont l’occupation était hors de portée des vendeuses de Conakry, du moins à ces débuts. Qu’en est-il actuellement ?
C’est deux bras de mer constituaient des poumons pour des échanges d’air et de fraîcheur pour la banlieue primaire de Conakry et entretenaient des micros climats. D’autres bras de mer plus en profondeur comme celui de Kissosso et de Dapompa, pour ne citer que ces deux, sont-ils encore intacts,ou sont-ils déjà bradés et occupés par des tiers ?
Cette question se pose avec acuité. Les bords de mer sont tous squattés par des particuliers, parfois en complicité avec des agents hauts placés de l’État. Conséquences : hormis le changement climatique, Conakry étouffe. Sa mangrove est saccagée. Un coup de ratissage avait été effectué par le ministère de l’aménagement du territoire, mais ce coup de point s’est essoufflé. Des villas et immeubles recommencent à poucer masquant la brise marine au reste de la population. On parlait tantôt de la mangrove agressée coupée comme bois de chauffe pour la production du sel. On ne sait si le ministère de l’environnement veille au grain. Ce ministère de l’environnement à un autre grain à moudre dans le domaine de l’énergie renouvelable. Cela concerne la vente du gaz butane. Depuis que la bouteille de 6kg est descendue à 69.000fg, les regards muets se tourne vers la charge honnête de ces 6kg de gaz. Voilà que le ministère de l’industrie a son rôle à jouer sur la quantité et la qualité du butane vendu.
Enfin concernant la récupération des domaines de l’État, les populations réfractaires de tous bords, de toutes confessions, de toutes ethnies vont tester la poigne que le CNDR (comité national pour le rassemblement et le développement) va montrer sans partialité sur la gestion de la chose. C’est le point faible et sensible de cette transition. Il ne faut pas rassembler les mauvaises graines même au risque de déplaire.
À bon entendeur…
Moïse Sidibé