Je ne suis pas pour les coups d’Etats. Car pour moi et beaucoup, le pire des gouvernements civils est mieux que le meilleur des gouvernements militaires. Mais, elle (CEDEAO) ne doit pas être un porte flingue pour permettre à l’impérialisme d’instaurer le chaos en Afrique de l’ouest. Partout le climat sécuritaire est très précaire. Entre l’injustice et le désordre, préférons l’injustice. Entre le chaos et la dictature, choisissons la dictature.
N’oublions pas que les USA ont Cuba sous son nez et plusieurs pays d’Amérique latine qui continuent à le défier. L’histoire du coup d’Etat de Raoul Cedras en Haïti contre le père Bertrand Aristide a été gérée par les hommes d’affaires américains , aucun coup de feu n’a été tiré et la solution militaire n’a pas été privilégiée. Cette option préférée après le cuisant échec de l’opération spéciale “RESTOR HOPE ” qui est une jurisprudence en Droit International Public et qui a fait naître le fameux concept de : “Droit d’ingérence humanitaire “. Ceci, après l’abstention delictueuse des troupes françaises pour estomper le génocide rwandais un peu avant. Dans les deux cas extrêmes: somaliens et rwandais, c’est du “genre humain” en tant qu’espece vivante qu’il fallait protéger exactement comme il est légion pour celles intégralement protégées dans le cadre du respect de l’environnement.
Aussi, il est très regrettable de constater qu’avec autant de forces militaires impérialistes stationnées au Sahel et au Niger principalement, que ce soit du Niger devenu bizarrement nouveau sanctuaire des Groupes Terroristes Armés (GTA ) appelés à tort Djihadistes par la presse occidentale, que viennent en permanence le danger pour mener des razzia et la désolation dans toute la zone des trois (03) frontières en proie au désarroi. Pourquoi cette ineptie de ces forces étrangères ? Que font-elles là bas ?
Est-ce la première fois qu’un régime démocratiquement élu soit renversé? Le General El Sisi a abattu combien d’egyptiens furent-ils des “Frères musulmans ” pour asseoir son pouvoir? Même saupoudré du vocable démocratiquement élu, ce dirigeant militaire est-il réellement démocrate aux yeux de son peuple ?
L’OTAN a lâchement assassiné Kadhafi pour une raison qu’elle seule connaît. À cette occasion, le Mouvement National pour la Libération de l’Azawad (MNLA) malien en a profité pour s’installer et est considéré comme la petite bête qui a favorisé le bordel un peu partout dans le sahel en dehors de l’autre hydre, incarné par le tristement célèbre Boko Haram. Celui-ci continue d’ailleurs bon an mal an, à ronger le Nigeria avec une métastase qui s’étend sur le Cameroun, le Tchad… Nous savons que d’une petite revendication partit des Plateaux de Jos (Nigeria) menés des mains de maîtres par des “leaders confessionnels fuulany ” il continue à signer des hécatombes de pauvres villageois désarmés.
Aussi, du témoignage même du Président déchu Bazoum, les GTA qui sévissent dans la zone des trois frontières, ont une caractéristique qui a beaucoup évolué. Si aux niveaux: politique et stratégique, on peut trouver des chefs de guerres Touaregs et Peuls à obédience salafiste, ceux de l’opérationnel et du tactique en Afrique de l’ouest sont littéralement dominés par des bandes de jeunes éleveurs peuls désœuvrés car victimes du changement climatique, la désertification qui freine l’élevage (une autre guerre contre laquelle peu de réponses ont été apportées). Ce qui implique que le terrorisme au-delà de ses complications, s’est réellement criminalisé (avec l’implication de la mafia internationale qui profite du chaos pour assurer le trafic de la drogue, la traite des hommes avec les réseaux très juteux des migrants clandestins…reste claire).
Indéniablement, à nos péchés et malheurs, s’ajoutent les farouches velléités d’une France qui a désormais, dos au mur. La fameuse relance des centrales nucléaires en cours en Europe pour compenser l’enorme déficit énergétique consécutif à la guerre russo-ukranienne, est une solution qui sans contestation passe par le Niger comme principal fournisseur de la France. Une source abondante d’approvisionnement en uranium pour l’Hexagone. Et, à la lecture des événements, cette junte de par le discours de son chef, semble proche des deux autres : malienne et burkinabé. Il en dénote une géopolitique peu favorable. Donc, toute guerre déclenchée contre le peuple souverain et martyr du Niger, la sera pour continuer à piller ses ressources qu’une quelconque volonté de soutien à la démocratie. Il n’échappe à personne que Bazoum lui-même n’ait jamais été l’emanation de la volonté générale de ses concitoyens et son triste sort, n’est rien d’autre que le valet ou vassal dompté par ses maîtres. C’est le clan Issoufou dont le General Tiani constitue le bras armé pour pérenniser leurs sordides intérêts qui a repris de la main perfide pour mettre en cage le petit perroquet Bazoum, qui commençait à se croire aigle alors qu’il n’est même pas aiglon.
L’élite africaine doit prendre de la hauteur et de la mansuétude afin d’éviter de tomber dans le piège que même mal élu, on peut ou on doit continuer à conduire un peuple dont le mandat est tronqué et dévoyé. Pouvoir d’abord se défaire des fines subtilités de l’impérialisme qui peaufine sans cesse ses méthodes de domination mentale, doit rester un sacerdoce auquel nul ne doit s’en extraire.
Enfin, sous le manteau factice de dirigeants démocratiquement élus et continuer à collaborer ehontement avec le nouveau colon exactement comme dénoncé par nos hommes de culture qui ont éveillé les consciences en clouant au pilori ceux qui avaient été rangés sous le qualificatif de “COllABOS DE LA COLONISATION” (qui etait le fait ou action), le colonialisme comme le neo-colonialisme reste l’ensemble des doctrines ou l’idéologie permettant de justifier le forfait, par un narratif où la mission civilasatrice a été la vedette hier et aujourd’hui, où, il faut venir défendre la démocratie!
Peace in Niger ! Amen !
Vivement l’Afrique des libertés pour une vraie souveraineté avec des dirigeants jaloux de notre independance et œuvrant pour un vrai take-off (décollage) économique.
Souleymane Doumbouya