Un an après la chute de l’ex-président Alpha Condé, son « ami » et plumitif, François Soudan, a cru bon de nous le rappeler à nos bons souvenirs. Et comment ? De la manière vile, ignoble et la plus hideuse qu’il soit dans un article intitulé « Les derniers secrets d’un exilé ». Un chiffon, eh pardon, un article cousu de fils blancs, digne d’une pièce de théâtre et dans lequel l’incohérence des faits se le dispute à la désinformation.
Dans cet article, le sieur François Soudan, un an après l’avènement au pouvoir du CNRD, profite pour régler ses comptes aux autorités de Conakry, qui lui ont opposé une fin de non-recevoir face à ses demandes incessantes de publi-reportages pour, dit-il, polir l’image des nouveaux dirigeants, comme il le fait avec de nombreux palais africains. C’est cela la politique africaine de son journal, « Tu payes où je te blackliste et je te présente à la face du monde comme un suppôt de Satan ». Mais cette stratégie a vécu et la nouvelle génération au pouvoir en Afrique ne se plie plus à ce jeu.
Au demeurant, l’article de François Soudan ne nous apprend rien de nouveau sur les événements du 5 septembre et la suite, sinon que du réchauffé pour tout de même écrire quelque chose sur la Guinée un an après la prise du pouvoir. Il serait donc fastidieux de revenir ici sur tous les mensonges contenus dans cet article au risque d’ennuyer le lecteur, mais il convient de relever les plus grossiers.
Manifestement, François Soudan prend les Guinéens pour des demeurés ou des gens qui ne connaissent pas suffisamment leur ancien président : « Quant aux coffres du bureau présidentiel, bourrés de devises et de bijoux, ils ont pris la direction du palais Mohammed V, où réside le nouvel homme fort, manifestement peu enclin à laisser à d’autres que lui le soin de gérer un aussi précieux butin de guerre ». Des bijoux dans des coffres d’un homme comme Alpha Condé, c’est mal le connaître. A la limite quelques grossières bagues précieuses qu’il affectionnait et qui sont toujours à ses doigts, pas dans un coffre-fort. Non, Alpha Condé n’a pas les bijoux de la Bianca Castafiore ! Alpha Condé est radin, et il ne sort de l’argent que quand il sent son pouvoir vaciller ou pour des complications politiques, ça c’est connu. Et ses devises et bijoux ne pouvaient atterrir au Palais Mohammed V, puisque Mamadi Doumbouya n’y avait pas encore aménagé, il était encore du côté du Palais du Peuple où se trouvaient ses bureaux et son camp de Conakry. François Soudan a menti !
Un autre mensonge de Monsieur Soudan sur les erreurs de l’ex-président, c’est quand il écrit : « La deuxième est d’avoir brusquement changé, quelques mois avant le putsch, ses numéros de téléphones portables auxquels une bonne moitié des Guinéens avaient fini par avoir accès. Cela l’a coupé de précieuses sources d’information qui, il en est persuadé, l’auraient averti de ce qui se tramait contre lui. Conscient de cette lacune, le chef d’antenne de la DGSE à l’ambassade de France à Conakry lui avait conseillé de rapatrier à la présidence les services de la Direction générale du renseignement intérieur et de la placer sous son autorité directe. Il regrette, a posteriori, de ne pas l’avoir écouté ». Quel mensonge éhonté ! François Soudan voudrait décidément nous prendre pour des bourriques au point qu’il n’aurait pas écrit autrement. Vous voyez un Alpha Condé avoir des discussions sécuritaires de ce niveau avec un agent de la DGSE française relevant de l’autorité d’un Emmanuel Macron dont il se méfie comme de la peste ? Et si effectivement Alpha Condé avait brusquement changé ses numéros de téléphones ou ne répondait plus à certains, il ne restait pas moins en contact avec ceux qui le renseignaient. Tous les Guinéens le savent, pour qu’il réponde, il suffisait d’envoyer un SMS (même sur le vieux numéro 660-39-30-30) sur la gravité de l’info et c’est lui-même qui rappelait. C’était ça Alpha Condé. En plus, contrairement à ce que raconte le sieur Soudan, tous les services de renseignements intérieurs étaient directement rattachés à Alpha Condé, et le ministre de la Sécurité ou celui de la Défense étaient le plus souvent les derniers à connaître le contenu de ces flashs infos, et ce, jusqu’au 5 septembre 2021. François Soudan distille donc un fakenews !
Et le plus grossier des mensonges de François Soudan, c’est d’avoir affirmé que l’ex-président lui-même ne savait pas que Mamadi Doumbouya, à qui il a confié les Forces Spéciales, était un ancien légionnaire. Non monsieur Soudan, contrairement aux autres, plus le mensonge est gros, plus les Guinéens n’y croient pas, question d’expérience depuis 1958. Heureusement que des témoins et acteurs de l’histoire sont encore là vivants : les généraux Aboubacar Sidiki Camara « Idi Amin » et Namory Traoré. C’est le général Idi Amin lui-même qui a proposé Doumbouya, après évidemment avoir bien relaté son parcours au sein de la légion étrangère française. Il n’y a pas eu de CV, parce que dans l’Armée, cela ne se passe pas toujours comme cela. L’ex-président a été séduit par le parcours de Mamadi Doumbouya avec qui il a eu un long premier entretien avant de l’intégrer dans l’armée régulière en vue de le préparer au commandement des Forces Spéciales, pour prévenir et lutter contre le terrorisme.
Peut-on dire qu’Alpha Condé qui parlait fièrement devant les médias de son commandant des Forces Spéciales après le défilé de la fête de l’indépendance du 2 octobre 2018 ne le connaissait pas suffisamment ? Alpha Condé ne nomme au sein de l’administration ou de l’Armée, qu’une personne qu’il connaît ou de qui on lui a parlé et vanté les mérites. Et qu’est-ce que les Kassory Fofana, Tibou Kamara et autres Diané ont à y voir, eux qui n’étaient pas pour la plupart en fonction ou n’en étaient pas informés ? Mieux, ces derniers ne peuvent conseiller ou faire agir les Forces Spéciales, si ce n’est Alpha Condé qui était en contact direct avec Mamadi Doumbouya. Bien au contraire, c’est ce contact direct qui ne plaisait pas aux cités plus haut. D’où toute la complotite qu’ils ont organisée contre le colonel Mamadi Doumbouya.
Et le sieur Soudan en rajoute une couche en affirmant que lors de la cérémonie de remise du rapport des Assises nationales au Palais Mohammed V, le colonel Mamadi Doumbouya a quitté la salle, manifestement contrarié à cause des ovations que le portrait du Professeur Alpha Condé a reçues. Quelle aberration !
Faut-il rappeler que le Chef de l’Etat est l’initiateur de ces Assises Nationales ! Et qu’il est celui qui a donné des instructions pour décorer la salle des banquets du palais présidentiel des portraits de ses prédécesseurs ! Comment peut-il alors en être offusqué ?
En fin, l’autre gros mensonge, c’est d’affirmer que le Chef Suprême des Armées a quitté précipitamment la salle après la séance des portraits. Les vidéos existent, le live aussi [page Facebook de la Présidence], tout concourt à démontrer que le colonel Mamadi Doumbouya a fait un tour de table au niveau des invités dans la salle, avant de prendre une photo de famille avec les membres du Comité National des Assises.
Encore une fois, François Soudan a menti. Seul lui sait l’objectif qu’il recherche à travers ce bidonnage des réalités internes guinéennes dont apparemment il ne maîtrise rien.
Si c’est pour faire échouer cette transition, il n’aura fait que la renforcer. L’objectif de Mamadi Doumbouya est d’unir tous les Guinéens, qualifier cette transition, en vue d’aller à des élections apaisées, inclusives, transparentes dont les résultats, issus des urnes, seront acceptés par tous. Et il ne saurait lui, comme le peuple de Guinée, se laisser distraire par les errements d’un petit scribouillard en mal de sensation, en quête de pitance. François Soudan a menti ! Sans pudeur
Moussa Moise Sylla