Le Tribunal de première instance de Kaloum a abandonné les poursuites contre les trois journalistes trimballés en justice pour diffamation par la ministre de l’Enseignement technique et formation professionnelle. La juge a motivé sa décision par le fait qu’une autre information judiciaire est ouverte autour de l’affaire du détournement présumé des 200 milliards GNF
Au sortir de l’audience l’avocat maître Salifou Beavogui a réagi au micro de notre reporter. « Je me sens très heureux avec le collectif des avocats, dont Monsieur le bâtonnier en tête dans cette procédure. Nous sommes aujourd’hui particulièrement très heureux parce que le droit a été dit et bien dit. La décision du tribunal est conforme à la loi. Le tribunal a constaté qu’autour des 200 milliards GNF, une information judiciaire est déjà ouverte au cabinet du doyen des juges d’instruction. Conséquemment, il est inopportun qu’une autre action parallèle soit engagée contre d’autres personnes devant le même tribunal. Finalement, ces poursuites sont désormais classées dans les tiroirs et aux calendes grecques en attendant de l’autre côté que les investigations soient faites. Ces journalistes sont renvoyés de toutes poursuites jusqu’à ce que le cabinet d’instruction finisse son travail » , a réagi Me Salif Béavogui après le verdict du tribunal
C’est du jamais vu, relève la partie civile. « Conformément aux dispositions de l’article 460, la loi voudrait que la première audience soit consacrée exclusivement à la fixation de la consignation pour les frais qui peuvent être engendrés éventuellement par ce procès. C’est ce qui devrait être fait à la première audience. Malheureusement, le procureur a soulevé des exceptions alors que les débats ne sont même pas déclarés ouverts. C’est du jamais vu. Cette décision, tous les avocats vont s’en servir devant d’autres juridictions. Nous ne comptons pas nous arrêter là, puisque nous allons exercer les voies de recours. C’est une décision qui n’est vraiment pas juridique. Il y a une violation de l’article 460 par le tribunal. Nous allons développer nos moyens d’appel devant la Cour d’appel de Conakry » à déclaré Maitre Simankan